l’Ethique du Coaching
Le métier de coach est exigeant. Il est souvent confronté à des situations difficiles et/ou à des personnes dont le fonctionnement est plus complexe que d’autres. Au-delà du code déontologique de la profession, le coach doit réfléchir à ses pratiques et se créer sa propre éthique fondée sur les valeurs et les croyances qui conduisent ses choix.
La formation
Le coach a suivi une formation théorique et pratique au métier de coach, généralement certifiée par un établissement agréé.
Cette formation a été précédée ou s’est accompagnée d’un travail approfondi de réflexion personnelle et d’investigation – psychanalyse, psychothérapie, développement personnel – qui va lui permettre de percevoir et d’éviter avec son client les phénomènes de projection, de contre transfert, d’abandonner ses fantasmes et ses pré requis sur ce que celui-ci devrait faire en telle ou telle circonstance. Ce qu’on nomme aussi les croyances limitantes.
Le coach est capable de donner des informations claires à ses clients sur sa formation, ses qualifications et la manière dont il exerce. Il est empathique, accepte que son monde propre ne soit pas le monde de l’autre et ne donne pas de conseils. Il ne distribue pas non plus de bons et de mauvais points.
La supervision régulière
Dans sa pratique, en particulier quand il débute, il fait régulièrement appel à un superviseur afin de progresser dans sa pratique, de faire le point sur certains cas qu’il rencontre et de renforcer sa posture de coach. Son superviseur est un coach senior qui peut témoigner d’une longue pratique et d’une expérience certaine. Mais ce peut être aussi un psychologue, un psychanalyste, un psychothérapeute qui a été formé au métier de coach ou le connaît suffisamment.
Les relations avec les pairs
Le coach peut aussi faire appel à ses pairs pour partager sa pratique, ses doutes et ses interrogations. Il fait souvent partie d’une fédération professionnelle de coach. Ce qui lui permet de découvrir des modalités d’intervention différentes et de continuer à se former. Ses intérêts ne se bornent pas au coaching et il est ouvert à la culture au sens le plus large.
Le secret professionnel
Comme n’importe quel accompagnant, le coach est tenu au secret professionnel. Il doit donc préserver l’anonymat des personnes qui le consultent et le secret de ce qu’elles partagent avec lui. En cas de coaching prescrit par une entreprise, il devra mentionner, par contrat, que les remontées d’informations vers le prescripteur sont assurées par le coaché lui-même. La règle de confidentialité est en effet indispensable à la mise en place d’une relation de confiance entre le coaché et son coach. Sans elle, le coaching ne peut ni commencer ni durer. Cependant, en cas de circonstances graves, mise en danger du coach, du coaché ou d’un tiers, le coach pourra agir de manière appropriée. Le coaché doit en être informé.
Le respect des personnes
Le coach ne tire jamais avantage de sa position pour imposer à son client des engagements ou des comportements particuliers. Il s’interdit les abus de pouvoir et d’autorité ainsi que tout passage à l’acte en conservant une bonne distance professionnelle, ni trop près, ni trop loin. Il demeure respectueux vis à vis de l’histoire personnelle de son client, de ses origines, de sa culture, de ses engagements religieux ou politiques sans jamais prendre parti ni l’engager à modifier quoi que ce soit de façon arbitraire. Il respecte aussi son contexte professionnel et personnel et les usages qui y sont attachés. Il conserve face à l’entreprise de son client une position neutre et ne s’ingère pas dans des questions internes.
L’indépendance
Le coach peut refuser un contrat pour des raisons personnelles ou éthiques. Il n’est pas tenu d’en indiquer les motifs. Dans un contrat tripartite qui engage une entreprise, il ne peut rien communiquer du contenu des séances, ni à la hiérarchie ni à toute autre personne. C’est la raison pour laquelle le coach interne, également salarié de l’entreprise, peut se retrouver dans une position délicate. Il lui appartiendra de poser clairement les règles auprès de l’organisation dans l’intérêt exclusif du coaché.
Les relations avec l’entreprise
Vis à vis de l’entreprise qui lui confie une mission de coaching, le coach se doit aussi d’être loyal. Il ne peut s’autoriser de comportements qui mettraient en péril le secret commercial, la divulgation d’informations sensibles et une attitude contraire à l’éthique de l’organisation.
Les résultats d’un coaching
Le coach est tenu à une obligation de moyens et non de résultats. En effet, la personne qu’il accompagne est un être humain et non une machine ou un process. Elle possède un temps psychique de réalisation de ses objectifs qui lui est propre.
L’ÉTHIQUE, C’EST L’ESTHÉTIQUE DE DEDANS
PIERRE REVERDY, POÈTE
Crédit: Luce Janin-Devillars – Psychologue Psychanalyste Coach – janindevillars.fr – Charte du Coach